On pense que le Safran pousse mieux dans les contrées chaudes.

C’est faux ! En fait il était déjà cultivé en Europe il y a plusieurs siècles et la réputation de ce Safran européen était excellente. Le Safran français a seulement été peu à peu remplacé par une production … « délocalisée ».
 
Autrefois, dans certaines régions françaises, il était courant que la plantation de  Safran (la safranière) fasse partie de la dot de la mariée.
Sa culture a diminué et a bien failli disparaître à partir de la fin du 19ème et au 20ème siècle,
suite entre autres à la mécanisation agricole qui permettait une production de légumes plus importante et plus rentable et donc à la reconversion des anciens safraniers (la mécanisation de la culture du Safran étant impossible).

Je pense que le coup de grâce a été porté par l’exode rural et surtout par l’éclatement du noyau familial et moins de familles nombreuses (plus de mains disponibles et gratuites pour l’entretien et le maintien de la safranière).
La concurrence étrangère a supplanté la production française dès le 18ème siècle bien que déjà à cette époque il était reconnu que le Safran français était de qualité supérieure (voir mon extrait des observations faites déjà par Henri Lecoq, botaniste auvergnat né en 1802).

Le fait de ne plus avoir de safranières en France a développé au 20ème siècle une idée fausse mais bien ancrée, sur les conditions géographiques propices à la culture du Safran. Or les pays chauds n’ont pas le monopole du bon Safran, loin de là !
Ils ont par contre souvent des situations démographiques et sociales qui permettent sa culture à grande échelle : main d’oeuvre abondante, très bon marché et disponible.

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